Un écrivain public, c’est quoi ?

Bureau et matériel vintage d'un écrivain public

L’origine de cette profession encore méconnue remonte à l’Antiquité, à une époque où la population n’avait pas accès à l’éducation. Les scribes de l’Egypte Antique remplissaient la fonction de copistes. Plus tard, les clercs du Moyen-Âge étaient le seul corps de métier qui savait lire et écrire des textes majoritairement rédigés en latin. Ils étaient chargés de rédiger des actes officiels, des contrats ou des lettres personnelles. Leur plume était indispensable : sans eux, beaucoup de citoyens n’auraient pas accès à la justice ou à l’administration.

A la Renaissance et jusqu’au 17e siècle, la profession connaît une période faste et les écrivains publics occupent une place importante dans la société. Le métier commence à se professionnaliser et de nombreux écrivains, reconnus pour leurs compétences, tiennent des « stands », notamment sur les marchés.

Après la Révolution française, le métier tombe presque dans l’oubli, mais connaît un regain d’intérêt sous le règne de Napoléon Bonaparte, caractérisé par une centralisation de l’Etat. Les lourdeurs administratives qui en découlent et l’introduction du code civil rendent indispensables le recours aux écrivains publics. Mais ce sursaut est de courte durée puisqu’avec l’instauration en France de l’école gratuite et obligatoire en 1881, la population a moins besoin des écrivains publics pour lire et comprendre les textes du quotidien.

Au 20e siècle, l’écrivain public fournit toujours une aide à ceux qui ne savent ni lire, ni écrire, mais accompagne aussi ceux qui manquent de temps ou de confiance pour communiquer efficacement. La rédaction de contenus web ou l’écriture de CV s’ajoutent aux lettres manuscrites de l’Antiquité. Il intervient dans des domaines variés : démarches administratives, accompagnement des particuliers dans leurs projets personnels ou professionnels, soutien aux associations ou aux entreprises pour la rédaction de documents publics, animation d’ateliers d’écriture…

Aujourd’hui, avec l’intelligence artificielle, la profession fait face à un nouveau défi, mais la dématérialisation croissante des services publics, associée à l’illectronisme* d’une partie de la population française, légitime encore son existence.


* Illectronisme : difficulté, voire incapacité, que rencontre une personne à utiliser ou créer des ressources numériques en raison d’un manque ou d’une absence totale de connaissances à propos de leur fonctionnement.